jeudi 7 février 2008

Une vocation pastorale est née en s'imprégnant du ministère de son défun père le Rév. Jean Ruhigita NDAGORA

Rencontre avec Espoir Bulangalire Majagira
Par Freddy Mulongo, mardi 5 février 2008 à 20:10





Théologien, sociologue, le brillant intellectuel congolais est le fondateur et président de la Communauté des Eglises d'expression Africaine en France (CEAF) qui est membre de la Fédération Protestante de France. Pasteur à l'Eglise Réformée de Cambrai dans le Nord de la France, Espoir Bulangalire Majagira a son bureau à la Fédération Protestante de france, au 47 rue de clichy à Paris.

Comme le grand basketteur, congolo-américain, Mutombo Dikembe, qui a offert à la nation un hopital digne de ce nom, à Masina. Espoir Bulangaliré n'a jamais oublié son pays natal. A Bukavu, ville de son enfance, il y a érigé sans tambour ni trompette, une clinique Ruhigita du nom de son défunt père qui fut pasteur dans cette ville, pour y soigner les kivutiens de toutes les origines sociales. Un centre de santé, et une école primaire à kiliba dans le Sud-Kivu. Enfin, avec son ami Dan Anderson, ils ont bâti un centre d'accueil des enfants-soldats, à Beni dans le Nord-Kivu. Perchée à 1500 mètres d'altitude, la ville de Bukavu a connu le dimanche 03 février dernier, un seïsme d'une magnitude 6 sur l'échelle de Richter, qui a fait plusieurs blessés, sans abris et des dégâts importants.

Pour le pasteur Espoir Bulangalire Majagira, il n'ya pas de contradiction entre son ministère pastoral dans l'Eglise Réformée et ses engagements à la CEAF. Il est l'artisan de l'acculturation de l'évangélisme africain d'immigration au sein du protestantisme français. Espoir Majagira encourage les églises africaines de vivre leur spiritualité protestante par les chants, une lithurgie qui intègre le négro-africanisme consciente de sa place dans l'universalité de la foi, les chants libres et ceux des chorales, une prédication vivante parfois fleuve qui respecte la place de la parole et de l'esprit Dieu qui souffle, les fidèles doivent demeurer réceptif. Les cultes sont pleins et les jeunes, dont la moyenne d'âge varie entre 25-30 ans, y sont majoritaires à l'inverse des Eglises traditionnelles.
"Je veux faire comprendre à mon peuple qu'il peut participer à la construction du monde, que la race noire n'est pas maudite, que si Dieu a quitté l'Afrique, il peut y revenir ". Le premier regroupement a eu lieu, en 1990, autour d'une poignée d'Eglises fondées par les Congolais. Lors du lancement à l'Eglise Réformée de l'Etoile sur l'avenue grande armée à Paris, L'ambassadeur Ramazani Baya était présent , tout comme Jacques Stewart, le président de la Fédération Protestante de France.

Au fil des ans, le cadre fédérateur a étendu son rayonnement et s'est élargi à d'autres Eglises. La CEAF compte une cinquantaine de pasteurs-dont tous ont été contraint à une formation théologique-54 Eglises membres, pas moins de 15.000 fidèles. Un travail de grande envergure a été accompli au sein des Eglises d'Expressions Africaines en france. Au départ les Eglises étaient sans domicile fixe, actuellement quelques unes sont déjà propriétaires de leur lieu de culte, la CEAF pousse que chacune ait une adresse fixe pour ses activités cultuelles et cuturelles.

Sa vocation pastorale est née en s'imprégnant du ministère de son défunt père. Le Rév. Jean Ruhigita, fut le représentant légal de la 8 eme communauté de l'Eglise du Christ au Congo. Très connu, l'illustre disparu fut un batisseur. Jean Ruhigita a toujours refuté " la foi sans oeuvre ". Eglises, dispensaires, écoles furent cconstruites pour les population. C'est lui qui acquis la colline de Panzi à 10 km de Bukavu et y érigea la première Université Evangélique de l'Afrique, avec plusieurs facultés. L'hopital qui soigne les femmes victimes du viol à Bukavu est aussi l'oeuvre de cette Eglise.

Rentré au Congo, avec diplômes, son épouse et ses enfants pour servir son pays. Il va réorganiser l'UEA lui doter des infrastructures et structures de gestion. En moins d'une année les étudiants des pays voisins: Burundi , Rwanda .. vont s'y inscrire et l'intégration sous régionale sera en marche. Les étudiants de Panzi auront même droit à un bus de ramassage estudiantin.
Les jalousies internes au sein de la communauté, la politique du " ôte toi de là que je m'y mette ", une volonté manifeste de nuire à l'autre ne décourageront pas le recteur Bulangalire. Pour l'obliger à quitter le pays lors de l'entrée de l'Afdl à Bukavu sa jeep sera criblé des balles. laissé pour mort, il survivra de ses bléssures. Se sentant non vaincus, Espoir Bulangalire Majagira sera faussement accusé à Kinshasa. Arrêté , il sera transmis dans une prison souterraine de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) durant 4 mois. Les pressions internationales feront qu'il sera relaché. De retour en France, depuis 1999 il a continué l'oeuvre qu'il avait laissé à d'autres l'intégration des Eglises africaines dans le protestantisme français. Et il continue son engagement social au près de plus démunis en République Démocratique du Congo.

La clinique Ruhigita, qui a été érigée dans la résidence du pasteur jean Ruhigita, avec ses services de gynécologie, d'obstétrique, de pédiatrie, de radiologie et de chirurgie soigne sans discriminations etniques ou confessionnelles, les kivutiens les moins nanties qui n'ont pas les moyens de se faire soigner ailleurs. La clinique Ruhigita, qui les équipéments médicaux modernes, jouent un rôle clé et complémentaire dans le dispositif hospitalier de Bukavu qui ne compte que deux hôpitaux: celui de Panzi, à 10km et l'hôpital général qui est à 7 km du centre ville.

Malgré l'insécurité, en 2002, puis en 2003, le Docteur français Bineau avec une équipe soignante arrive à Kiliba. l'opération " lutte contre la cécité " est déclenchée. En 12 jours, 1099 malades sont soignés: consultations, examens, lunettes, médicaments, interventions chirurgicales...

L'Union Africaine considère, la diaspora africaine comme sa 6 eme région à côté (Magrheb, Afrique de l'Ouest, Afrique de l'Est, Afrique du Centre, Afrique Australe), initiative à encourager. Encore faudrait-il que chaque pays membre de l'union Africaine sache utiliser ses fils et filles compétents.
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Commentaires
1. Le mercredi 6 février 2008 à 08:39, par James
C'est un bon exemple à suivre et je me rejouis de l'acte posé par le professeur-pasteur Majagira. Telles initiatives pourraient encore une fois créer une dynamisque au sein de la diaspora congolaise.
2. Le mercredi 6 février 2008 à 09:46, par levy Mukengere
Je suis aussi natif de Bukavu et je connais Mr Espoir Bulangalire ainsi que son père défunt. C'est un "grand" dans le monde pentecôtiste si non le plus grand. L'UEA est une bonne chose ainsi que d'autres projets d'intérêt social. Mais ce n'est pas pour autant qu'on peut le comparer à l'ouvrage de Mutombo qui intervient gééreusement avec sa poche pour la promotion du basket congolais et pour d'autres grands projets qui font la fierté de la diaspora congolaise et des congolais en général. C'est le cas pour la clinique de Ruhigita. Le monde réligieux en général s'est lancé dans "les projets" soi disant d'intérêt social mais en réalité des activités commerciales pour lesquelles ils n'ont déboursé aucun sous et ne veulent pas payer un seul centime de taxe. Plusieurs privés bukaviens ont fait plus sans tambour ni trompette parce que Bukavu mérite plus que cela.
Texte distribué par:

Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.